La carte de visite du Diamant : poids, pureté, taille, couleur.
Il en est des Diamants comme des humains : il n’en est pas deux semblables.
Ils peuvent varier de poids : du plus petit – à peine gros comme une tête d’épingle et qui pourtant, scintille de mille feux – au Cullinan : 530,20 carats, sur le sceptre d’Angleterre, qui reste à l’heure actuelle le plus gros Diamant taillé au Monde.
Ils varient en couleurs, en pureté tout autant qu’en formes. La main de l’homme, en taillant la pierre, fait jaillir toute la beauté qui est emprisonné au cœur de la matière.
Ces différents critères se combinent pour donner à chaque pierre Une identité différente, ce qui détermine évidemment aussi Une valeur différente.
S’il est facile de succomber à la magie unique de cette pierre, il est aussi agréable d’en comprendre les caractéristiques pour pouvoir mieux l’apprécier.
La connaissance ne fait qu’ajouter au plaisir spontané que l’on éprouve.
Néanmoins, on peut, sans être un expert, goûter les joies subtiles de l’amateur éclairé. Pour le Diamant, il suffit de retenir que son pedigree se définit par quatre critères essentiels.
Les Anglais appellent ces Quatre critères les 4 C car, dans leur langue, ils commencent tous par la lettre C : Carat, Colour, Clarity, Cut. En Français, nous utilisons aussi l’abréviation 4 C pour désigner le poids (en carats ), la couleur, la pureté et la taille (ici le mot taille signifie la qualité du travail, les proportions, et non une forme particulière ).
Plus un Diamant est gros, plus il est rare. Plus un Diamant est blanc, c’est-à-dire sans aucune couleur, plus il est rare. Plus une pierre est pure, plus elle est rare, mieux elle est taillée, plus elle sera belle.
En fonction du bijou que le Diamant ornera mais aussi selon la sensibilité et le goût de l’acquéreur, on attachera plus ou moins d’importance à chacun de ces critères. Voici quelques exemples : pour une pierre destinée à être montée en solitaire avec griffes, les critères de couleur et de pureté prennent une importance capitale qui prévaut sur le poids. Pour une pierre destinée à être sertie clos, c’est-à-dire entourée d’un bourrelet d’or, la couleur sera moins fondamentale que la pureté.
A l’inverse, la pureté n’est pas le critère prioritaire si, dans le montage du bijou, l’inclusion peut être masquée sans que ce soit au détriment du passage de la lumière.
Avant d’entrer plus en détail dans la description des critères, il faut souligner que le poids est la seule donnée objective qui ne prête à aucune discussion, alors que la pureté et la couleur sont liées à l’appréciation humaine. Les nuances de couleur influent de manière visible sur l’aspect définitif de la pierre et jouent un rôle important dans le prix. La pureté set un facteur aussi primordial, mais elle est moins perceptible pour un œil non exercé. Ce sont surtout les professionnels qui peuvent juger de l’impact de certaines particularités de cristallisation sur la beauté et donc sur la valeur de la pierre. L’art de la taille consiste à tirer d’un brut le Diamant le plus gros et le plus beau possible. Le tailleur est confronté à des centaines de choix et nombre de concessions. Le résultat final sera à la mesure de son talent.
La beauté et la valeur d’un e pierre dépendent de ces quatre facteurs indissociables, le poids, la couleur, la pureté et la taille, qui se combinent à l’infini.
Le poids
Comme pour toutes les pierres précieuses, le poids du Diamant et donc sa grosseur, s’exprime en carats. Le carat vient de la première mesure de poids utilisée dans les temps très anciens : la graine de caroubier qui, malgré le temps et la saison, avait la particularité de garder un poids constant. Aujourd’hui le carat équivaut à 0,20 gramme (c’est-à-dire un cinquième de gramme ). Le carat est divisé en 100 points. Ainsi le Diamant de 25 points pèsera le quart d’1 carat (0,25 carat, soit 0,05 gramme ). On parlera aussi d’un Diamant de 25 centièmes.
Un Diamant de 5 carats pèsera exactement 1 gramme.
Un professionnel indique toujours le poids de la pierre suivi de son prix au carat ; et le coût de la pierre résulte de la multiplication de ces deux données.
Pour un Diamant de même couleur et de même pureté, le prix du carat ne varie pas en proportion du poids mais suivant une courbe qui traduit le fait que, plus la pierre est grosse, plus elle est rare. Exemple : le prix d’une pierre de 0,70 carat est supérieur de 30% au prix d’une pierre d’un demi-carat. A qualité égale, un Diamant d’1 carat pourra donc parfaitement coûter cinq fois plus cher qu’un Diamant d’1/2 carat.
Au-delà du carat, le facteur déterminant n’est plus seulement la rareté.
Il faut également tenir compte du nombre de personnes susceptibles d’investir une somme donnée à un moment donné. Ces variations poids/prix sont souvent empiriques et fluctuent en fonction du marché mondial.
La répartition des Diamants dans la nature est aléatoire. Suivant l’extraction des mines, telle grosseur peut être excédentaire ou déficitaire, entraînant des fluctuations sur un type donné.
1 carat sinon rien !
Elle est arbitraire et psychologique. Néanmoins, elle entraîne une forte distorsion pour toutes les pierres qui dépassent le seuil fatidique du carat.
Les Diamants qui frôlent de 2 à 3 centièmes la barre du carat connaissent une dépréciation qui les rend très intéressant en bijouterie d’autant que la différence est imperceptible à l’œil nu.
La couleur
Si pour un œil non exercé, presque tous les Diamants utilisés en joaillerie paraissent blancs, en réalité seule une infime minorité d’entre eux se révèlent être absolument incolores, donc totalement blancs. La plupart des Diamants présentent, en effet, Une légère coloration qui, si elle n’affecte pas la beauté de la pierre, a par contre Une incidence sur sa valeur. Pour apprécier avec la couleur d’un Diamant, il faut le comparer à d’autres Diamants qui servent d’étalon et que l’on apelle les master stones. Il faut savoir que la taille peut faire paraître plus blanc un Diamant légèrement teinté. Pour codifier les très subtiles nuances du Diamant, des normes internationales ont été établies.
Il existe des Diamants de toutes les couleurs de l’Arc-en-Ciel, et même des Diamants noirs. Le rouge est la couleur la plus rare puisqu’on ne connaît que cinq Diamants au monde dotés d’une couleur aussi dense que le Rubis. Toutefois, la grande majorité des Diamants va d’une légère teinte plus ou moins jaune à l’absence totale de couleur, ce qui est aussi extrêmement rare.
Le jargon destiné à définir les différences de couleurs set souvent peu intelligible aux non-initiés qui risquent de se perdre au milieu des termes tels que blanc commercial, blanc exceptionnel, blanc nuancé, blanc teinté, blanc, extra-blanc.
Aujourd’hui la situation set plus claire grâce à l’établissement de normes internationales par le Gemological Institute of America. Elles ont été approuvées par l’ensemble des laboratoires internationaux.
Blanc Exceptionnel
Blanc Extra +
Blanc Extra
Blanc
Blanc Nuancé
Légèrement teintée
Teintée
E
F
G
H
I – J
K – L
M à Z
La pureté
Dans les milieux professionnels, on ne parle jamais de défauts, de crapauds et autres ignominies. Les impuretés sont tout simplement perçues comme des particularités de cristallisation. Noblesse oblige. Presque toutes les pierres contiennent d’infimes inclusions naturelles provoquées lors de la formation du Diamant et qui résultent de corps liquides ou gazeux qui ont été emprisonnés.
La plupart du temps, elles ne sont pas discernables à l’œil nu mais seulement visible à la loupe. Pour le connaisseur, ces inclusions célèbrent l’empreinte de la nature de son œuvre.
Les mots pour le dire :
Les différents types d’inclusions portent des noms très descriptifs.
La fêlure : Un trait dans la pierre.
La plume : Un corps gazeux qui donne une légère opacité.
Le piqué : Un point coloré prisonnier de la pierre, qui n’affecte pas la brillance.
Le givre : Petit nuage qui ternit simplement la pierre.
La dimension et l’emplacement des inclusions participent aux critères de rareté et donc de prix, car leur position peur affecter le dosage de la lumière à travers la pierre. Un piqué sur le bord est mieux accepté qu’un piqué au centre. Dans le métier, on dira qu’on a à faire à un piqué «discret » ou «intelligent ». Il est préférable également de trouver de minuscules piqués plutôt qu’une présence de givre qui affecte la réfraction.
Un Diamant est dit «pur à la loupe » lorsque aucune inclusion n’est discernable par un professionnel utilisant une loupe grossissant dix fois. De même que pour la couleur, il existe des normes internationales.
Un Diamant est dit pur à la loupe quand, observé par un professionnel expérimenté sous grossissement dix fois, en lumière normale, au moyen d’une loupe aplanétique et achromatique, il est absolument transparent et exempt d’inclusions.
VVS1 – VVS2 ( Very Very Small Inclusions )
Minuscule(s) inclusion(s) difficilement visible(s) à la loupe grossissant 10 fois.
VS1 – VS2 ( Very Small Inclusions )
Très petite(s) inclusion(s) difficilement visible(s) à la loupe grossissant 10 fois.
SI1 – SI2 ( Small Inclusions )
Petite(s) inclusion(s) visible(s) à la loupe grossissant 10 fois, invisible(s) à l’œil nu par le côté de la couronne.
PI – Premier Piqué
Inclusion(s) très facilement visible(s) à la loupe grossissant 10 fois, difficilement visible(s) à l’œil nu vue(s) par le côté de la couronne, et n’affectant pas la brillance.
PII – Deuxième Piqué
Grande(s) et/ou nombreuses inclusion(s) facilement visible(s) à l’œil nu par le côté de la couronne et affectant légèrement la brillance.
PIII – Troisième Piqué
Grande(s) et/ou nombreuses inclusion(s) très facilement visible(s) à l’œil nu par le côté de la couronne et affectant distinctement la brillance.[/box]
Le prix de la pureté et de la couleur
Un écart d’un degré dans l ‘échelle de pureté peut entraîner une différence de prix pouvant aller jusqu’à 30%. Ce qu’il faut aussi savoir, bien que cela puisse paraître étrange, c’est l’importance sensiblement égale des degrés de couleur et de pureté.
Si l’on descend d’un rang dans l’échelle de pureté et, au contraire, que l’on monte d’un rang dans l’échelle de couleur, à poids égal, on a des Diamants qui ne présentent pas de différence de prix très sensible.
Les trois critères d’évaluation précédents sont dictés par la nature. La façon dont un Diamant est taillée à une influence déterminante sur ses feux et son éclat. C’est l’habileté du lapidaire qui suscite la beauté de la pierre car un Diamant brut ressemble à un morceau de sucre candi. Dans la nature, le cristal a plus souvent la forme d’un octaèdre. La taille et le polissage lui donneront tout son éclat.
Le Diamant est la plus dure des substances connues, ce qui ne l’empêche pas, cependant d’être cassable ; un simple coup de marteau suffit ! Le tailleur va cliver (fendre la pierre), scier (partager la pierre), ébruter (donner la forme), et enfin polir la pierre (mettre en place les facettes). La taille Diamant fait perdre à la pierre pratiquement la moitié de son poids. Il appartient au tailleur de décider quelle forme donner à la pierre pour en tirer le meilleur parti. Cet examen peut exiger des semaines entières d’observation.
La taille
Le rôle que joue la taille dans l’établissement du prix de la pierre est difficile à estimer car, indépendamment des actes techniques, la taille est avant tout une affaire de goût. L’expérience montre qu’en face de deux pierres de poids identique, on choisira plutôt celle qui produit le plus grand effet, celle qui paraîtra la plus grande une fois montée, autrement dit, celle dont la table est la plus étendue et par conséquent la couronne plus mince.
En 1919, Marcel Tolkowsky publia un traité donnant les dimensions idéales pour qu’une pierre ait un maximum de brillance et d’éclat. Cette nouvelle bouleversa l’art de la taille. D’autres théoriciens affinèrent les cotes de Tolkowsky et ses suiveurs constituent toujours une référence aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Il s’agit d’une taille brillant rond, la plus répandue qui compte 58 facettes. La couronne, la partie supérieure, comporte 33 facettes ; la culasse ou pavillon, 25. La taille d’une pierre a pour but d’assurer une inclinaison relative des facettes afin que le rayon lumineux ne puisse s’échapper par le bas et qu’il rebondisse de facette en facette, réfléchit et renvoyé par la couronne.
Une mauvaise taille peut faire perdre à un brillant plus de moitié de son éclat. Un brillant trop plat est dit laxe, ce qui signifie qu’il a perdu son éclat et ne brille pas plus qu’un morceau de verre. A éviter… à tout prix !