Les certificats

Pendant des siècles, l’évaluation des pierres s’est faite simplement sur le poids et l’examen à l’œil nu par les professionnels, c’est-à-dire les joailliers et les diamantaires. Vers le milieu des années cinquante, se fit ressentir le besoin d’un recours aux services de laboratoires spécialisés utilisant des outils techniques de mesure. Certains de ces laboratoires acquirent très vite une grande réputation et posèrent les bases d’une classification presque scientifique, en particulier le Gemological Institute of America, qui établit une graduation comportant à la fois une échelle de couleur, une échelle de pureté et des normes de taille. Bien que très largement adoptée à travers le monde, cette classification ne fait pas l’unanimité dans la mesure où certaines données peuvent toujours prêter à interprétation.

Le rôle principal de ces laboratoires a été d’établir de véritables cartes d’identité des Diamants, connues sous l’appellation de certificats. À l’origine, les certificats ne furent établis que pour les grosses pierres de haut de gamme. Mais la demande devint si forte que beaucoup d’officines et pseudo-laboratoires, d’une fiabilité toute relative, se créèrent et émirent des certificats pour n’importe quelle qualité de marchandise. On alla même jusqu’à certifier des petites pierres de qualité médiocre, ce qui ne présente aucun intérêt, et à délivrer des certificats dont le coût était presque aussi élevé que le produit «expertisé ». L’absurdité a conduit certaines personnes peu avisées à attacher autant d’importance au papier qu’au Diamant lui-même.

Les nomenclatures relativement fantaisistes de ces officines n’étant pas compatibles entre elles, la situation devint si complexe que la Confédération internationale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie (CIBJO) décida d’y mettre bon ordre. Finalement, après un long travail d’harmonisation, on adopta une nomenclature internationale pour la couleur et la pureté. En ce qui concerne la taille, l’évaluation soulève toujours la taille de nombreux problèmes et il n’a pas été possible d’être aussi précis que pour les trois autres critères. Cette nomenclature est aujourd’hui utilisée et acceptée par tous les professionnels.

Pour des pierres à partir d’une certaine taille, comme souvent sur les bagues de fiançailles, c’est maintenant presque devenu la norme que d’avoir une pierre certifiée.

La valeur d’un certificat

Un certificat n’a de réelle valeur que s’il est émis par une institution dont la compétence est indiscutable. Voici, avec leur localisation, les organismes répondant à ces exigences :

[checklist]GIA : Gemological Institute of America, New York, Los Angeles, Santa Monica. Le GIA jouit d’une réputation mondiale exceptionnelle du fait que, à l’origine, cet institut est un centre d’enseignement qui peut se vanter d’avoir formé un grand nombre de gemmologistes, aussi bien Américains qu’étrangers. Si bon nombre de laboratoires nationaux font un excellent travail, seul le GIA émet des certificats ayant une audience internationale.[/checklist] [checklist]HRD : Hoge Raad voor Diamant, Anvers, Belgique.[/checklist] [checklist]CIBJO : la Confédération Internationale de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie s’efforce, au niveau Européen, de mener à bien sa mission d’harmonisation des normes et des conditions de délivrance des certificats.
Quant au Laboratoire de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (CCIP), il a été créé il y a plus d’un demi-siècle par cette institution. À cette époque, il jouissait du privilège d’être le seul laboratoire au monde à délivrer des certificats sur la nature des pierres. Aujourd’hui, il applique les normes de la profession et bénéficie du prestige et de la crédibilité d’un service public. Pour ces raisons, il fait autorité, tout au moins sur le marché Français.
Les services de la CCIP sont directement accessible au public et le prix pour la délivrance d’un certificat est calculé en pourcentage du poids et de la qualité de la pierre estimée. [/checklist]

Les diamants sous scellé

La garantie fournie par un certificat est très importante, mais il ne faut cependant pas oublier que le produit lui-même a une tout autre valeur que les chiffres qui l’authentifient. Dans ce domaine, il faut avant tout aimer ce que l’on achète et se laisser guider par l’attirance que l’on ressent pour telle ou telle pierre.
Mettre des Diamants certifiés sous le plastique est un procédé qui a pour but d’augmenter la garantie et donc la confiance. Il a néanmoins l’inconvénient de faire du Diamant un objet de spéculation.

Les professionnels ne sont pas partisans de cette pratique qui enlève tout romantisme à l’acquisition d’une pierre.

Il est aberrant d’emprisonner un Diamant dans un morceau de plastique et de ne pouvoir le prendre, le contempler, le poser sur sa main, le faire scintiller à la lumière.

Le seul conseil que l’on puisse donner à ceux qui gardent leurs Diamants en conserve comme des titres au fond d’un coffre est de les faire monter et de regarder l’effet que le bijou produira sur celle qui le recevra.
[box type= »shadow » ]Si le certificat connaît une importance croissante, c’est qu’au-delà des informations que l’on désirait connaître, sont venues se greffer des considérations financières qui ont tendance à prendre le pas sur le pur plaisir esthétique. Cette évolution a modifié l’attitude du public mais aussi l’industrie de la taille.
Le professionnel, avant d’attaquer une pierre brute, ne peut se contenter de penser en termes de beauté. Il doit intégrer l’appréciation qu’en donnera le laboratoire. Cette dépendance a des effets sur les méthodes de travail et sur les choix des tailleurs. Pour bien comprendre ce phénomène, partons d’un brut de 3 Carats.
Le diamantaire peut en extraire un Diamant de 1,90 Carat de couleur D mais de pureté VS1, d’une valeur de 50 000 Francs. Ou bien, en éliminant la plupart des inclusions, il obtiendra une pierre de 1,20 Carat mais d’une pureté Flawless (pure à la loupe) d’une valeur de 75 000 Francs. Dans la réalité, les choix sont encore plus complexes, c’est pourquoi les grandes tailleries font aussi appel à un gemmologiste dont le rôle consiste à prévoir les décisions que prendra le laboratoire et d’en tirer les conclusions qui s’imposent.
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